« Cela coûte de l’argent, mais c’est la bonne chose à faire » – voilà le message qu’adresse la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) aux sociétés maritimes pour qu’elles versent les millions de dollars nécessaires au rapatriement des gens de mer abandonnés au large des côtes chinoises du fait de l’interdiction informelle des exportations australiennes.
« MSC a ouvert la voie en s’acquittant des frais et pénalités aux affréteurs et aux armateurs afin d’obtenir le rapatriement des membres de l’équipage de son navire, l’Anastasia, piégés à bord de leur prison flottante depuis six mois, via un port du Japon », a déclaré Paddy Crumlin, Président de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF).
« Nous appelons tous les armateurs responsables à suivre l’exemple de MSC, et à procéder à ces relèves d’équipages qui se font attendre depuis trop longtemps. Cela coûtera de l’argent à ces sociétés maritimes, mais il est absolument nécessaire de préserver la santé, la vie et les droits humains de ces gens de mer. »
« Plusieurs marins ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours, par désespoir. Les conditions sanitaires se dégradent. Les fournitures médicales viennent à manquer sur certains navires. »
« Nous sommes très inquiets d’apprendre que dans certains cas, les autorités locales chinoises ont empêché les gens de mer de consulter des professionnels de la santé, leur interdisant même des hospitalisations urgentes », a expliqué Crumlin.
Plus de 60 navires seraient toujours dans l’incapacité de décharger leur cargaison australienne, par exemple du charbon, et de procéder aux relèves d’équipages plus que nécessaires. Un nombre croissant de gens de mer ont déjà passé plus d’une année en mer. Pour certains, on parle même de 20 mois, dont entre trois et six à attendre au large des côtes chinoises.
Crumlin a expliqué que la solution à long terme serait toujours que la Chine mette en œuvre des protocoles permettant la relève de tous les équipages étrangers. Tant que la Chine n’autorisera pas les relèves d’équipages par la voie classique, les sociétés maritimes ont le devoir humanitaire de sauver la vie et de veiller au bien-être des gens de mer employés à bord de leurs navires en les déroutant vers les pays voisins.
« La Chine refuse de mettre de côté ses chamailleries avec l’Australie et de répondre à cette catastrophe humanitaire créée de toutes pièces à quelques kilomètres à peine de ses côtes. L’Australie a, elle aussi, trop souvent fait passer la politique avant le bien-être des équipages. Nous appelons les employeurs maritimes à pallier les manquements des gouvernements : faites preuve de leadership, et laissez enfin débarquer ces équipages désespérés. MSC a prouvé que c’était possible. », a-t-il conclu.
FIN
Notes :
- Une solution a été trouvée à la situation des navires Jag Anand et Anastasia en partie grâce aux interventions vigoureuses des affiliés indiens de l’ITF NUSI et MUI
- Déclaration de la société MSC sur la façon dont elle a organisé « l’assistance aux gens de mer bloqués au large des côtes chinoises depuis septembre »
- Les autorités chinoises refusent aux gens de mer l’accès à des professionnels de la santé et aux hospitalisations :
- MSC a tiré la sonnette d’alarme en décembre 2020
- Le Capitaine Tymur Rudov a indiqué qu’un marin chinois membre de l’équipage de son navire s’était vu refuser l’hospitalisation pendant une longue période en février 2021
- Plusieurs gens de mer sont prêts à témoigner dans les médias. Certains à découvert, avec photo, nom et prénom, et d’autres sous forme anonyme. Veuillez contacter l’équipe Communications de l’ITF pour en savoir plus.
À propos de l’ITF : La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) est une fédération syndicale démocratique dirigée par ses affiliés, reconnue comme l’autorité mondiale en matière de transports. Nous nous battons passionnément pour améliorer le quotidien des travailleuses et travailleurs, unissant les syndicats de 147 pays pour obtenir des droits, l’égalité et la justice pour leurs membres. Nous sommes la voix de près de 20 millions de travailleuses et travailleurs des transports du monde entier, dont plus d’un million de gens de mer.
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