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Les gouvernements doivent résoudre l’impasse concernant le Jag Anand et l’Anastasia et assurer le rapatriement des marins

Actualités Communiqué de presse

La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) demande instamment aux gouvernements chinois, indien et australien de collaborer et de mettre fin dans l’urgence à l’impasse au sujet de l’accostage des navires transportant du charbon bloqués dans des ports chinois. Certains des marins sont en effet embarqués sur ces navires depuis plus de 20 mois.

Le Jag Anand (OMI 9463308) et l’Anastasia (OMI 9625970) n’ont pas obtenu l’autorisation de se mettre à quai depuis juin et août derniers, respectivement.

Abdulgani Y. Serang, Secrétaire général du syndicat the National Union of Seafarers of India, Vice-président Asie-Pacifique du Comité de la Section des gens de mer de l’ITF et membre du Comité exécutif de l’ITF, a déclaré que, ces derniers mois, son syndicat et l’ITF avaient évoqué la question à plusieurs reprises avec la compagnie maritime et des instances officielles via l’Organisation maritime internationale.

« Nous sommes en présence d’une crise humanitaire à bord, car tous les membres d’équipage sont exténués et ont besoin d’être relevés urgemment. Ils sont épuisés mentalement et physiquement du fait de leur période de service prolongée à bord », a souligné Serang.

« Il serait très préoccupant que la raison pour laquelle les autorités chinoises refusent aux navires le droit d’accoster tienne au fait que leurs cargaisons de charbon proviennent d’Australie. La situation serait alors comparable à un livreur innocent qui se retrouverait mêlé à une altercation entre deux voisins. »

« L’armateur fait de son mieux pour obtenir le débarquement de la cargaison – il a proposé d’affréter un avion afin de permettre la relève de l’équipage. Le gouvernement indien essaie également de contribuer à sauver la situation et de rapatrier l’équipage, mais l’impasse persiste. »

« Nous avons suggéré que, si la relève de l’équipage n’était pas possible, le débarquement de la cargaison soit au moins autorisé de manière à permettre au navire de poursuivre sa route et de débarquer l’équipage au prochain port s’y prêtant. Des pays voisins ont même proposé d’acheter le charbon pour aider à résoudre la situation. »

« Nous sommes surpris de l’hostilité manifestée à l’égard de solutions envisagées selon lesquelles le navire rejoindrait un autre pays ou un autre port chinois. Quelle que soit la raison de cette impasse, nous appelons tous les gouvernements à mettre leurs différends de côté et à se concentrer sur le soutien à apporter à ces marins pour leur permettre de rentrer chez eux et d’être remplacés par un nouvel équipage », a continué Abdulgani Y. Serang.

Selon Fabrizio Barcellona, le Coordinateur des Sections des gens de mer et de la navigation intérieure de l’ITF, la situation désespérée des 23 marins à bord du Jag Anand et des 18 autres à bord de l’Anastasia montre combien il est important que les gouvernements interviennent dans la crise de relève des équipages avant que de telles situations extrêmes ne se multiplient.

« Le fait est que l’équipage du Jag Anand était déjà depuis 15 mois à bord quand la cargaison de charbon a été chargée sur le navire en Australie. La durée maximale internationale du service en mer est de 11 mois. Les autorités australiennes n’auraient donc pas dû autoriser les navires à naviguer sans que le retour des membres d’équipage chez eux ait été organisé au préalable, ainsi que leur remplacement à bord par de nouveaux équipages », a déclaré Barcellona.

« Tous les gouvernements – États du pavillon, États du port ou pays de résidence des gens de mer – doivent se mobiliser davantage pour faciliter l’organisation des relèves d’équipages tellement nécessaires pour ces marins épuisés. Les restrictions gouvernementales et le manque de coordination entre différents organismes publics demeurent les principaux obstacles à la relève des équipages. »

« Il n’est pas normal qu’il faille un différend géopolitique pour que les ministres réalisent qu’une crise humanitaire majeure se joue sur leurs côtes. Le fait même que des équipages dont le contrat d’engagement a expiré soient embarqués sur des navires, où que ce soit dans le monde, est inacceptable, et c’est le meilleur moyen d’aller droit à la catastrophe humaine et environnementale », a conclu Barcellona.

En octobre, l’ITF et la Chambre internationale de la marine marchande ont estimé que plus de 400 000 marins dans le monde étaient alors piégés sur les cargos à bord desquels ils travaillaient alors que leurs contrats initiaux avaient expiré. Il se pourrait que ce chiffre commence enfin à diminuer, avec l’augmentation du nombre d’employeurs qui procèdent à de coûteuses relèves d’équipages.

 

Note aux rédactions :

Il y a 23 marins à bord du Jag Anand. 15 marins ont effectué 16 mois de service continu à bord, et les 8 autres ont effectué 13 mois de service à bord. Plusieurs totalisent près de 20 mois de service à bord.

Abdulgani Y. Serang est également :
Secrétaire général et trésorier du National Union of Seafarers of India;
Vice-président, Section des gens de mer de l’ITF – Région Asie-Pacifique ;
Vice-président, Région Asie-Pacifique de l’ITF

Contact médias:                media@itf.org.uk

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