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Lettre des syndicats à National Express pour dénoncer sa politique sociale

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Lors de l’assemblée des actionnaires de National Express Group (NEX) tenue le 9 mai, la haute direction a une nouvelle fois été mise sur la sellette pour ses mauvaises relations avec les syndicats aux États-Unis.

Les syndicalistes, ainsi qu’un député britannique et un représentant du Local Authority Pension Fund Forum, ont exhorté le groupe à mettre un terme à son hostilité aux syndicats au sein de sa filiale américaine Durham School Bus Services.

Les travailleurs ont présenté des preuves du mauvais état technique des véhicules lors de l’assemblée générale annuelle. Une nouvelle enquête menée par le syndicat américain Teamsters auprès des 165 chauffeurs et contrôleurs employés par Durham en Caroline du Sud l’été dernier révèle que les véhicules tombent fréquemment en panne, avec les élèves à bord, que beaucoup de bus sont bondés et que les problèmes mécaniques sont légion, par exemple des pannes du radiateur et du compteur de vitesse.

Pour soutenir les Teamsters, qui font campagne pour organiser les travailleurs de Durham, les syndicats Unite the Union, RMT, ASLEF et TSSA, qui représentent tous les travailleurs NEX au Royaume-Uni, ont adressé une lettre conjointe aux actionnaires. Celle-ci comparait l’excellent palmarès social de la société au Royaume-Uni, où elle met en œuvre des règles de responsabilité sociale adoptées en 2002, et son mode de fonctionnement en Amérique du Nord. On peut lire dans cette lettre : « Dans tous les dépôts de bus scolaires, les travailleurs font état d’une opposition de la direction à leurs tentatives de création d’un syndicat. Dans 57 cas, la société a dû conclure un accord avec le Conseil national des relations professionnelles des États-Unis (National Labor Relations Board) du fait de son attitude. La société a même été sanctionnée par un tribunal pour avoir licencié un travailleur californien dans l’objectif de dissuader les travailleurs de voter en faveur d’une représentation syndicale. »

Cette lettre exhorte le conseil d’administration à renforcer les contrôles et la notification des problèmes. Elle appelle NEX à élargir le mandat de son comité sécurité et environnement pour y inclure la responsabilité de la stratégie et de la supervision de la gestion du personnel, ainsi qu’à améliorer grandement la communication aux actionnaires de ses politiques et pratiques en matière de ressources humaines et de respect des conventions internationales. Et de conclure : « La transparence et la publication des pratiques en matière de ressources humaines peuvent mettre au jour des risques cruciaux sur le plan financier, politique et de l’image, ainsi que d’autres facteurs susceptibles de compromettre la pérennité de la réussite de l’entreprise. »

Le président général des Teamsters, James Hoffa, a déclaré : « Nous appelons National Express à agir de manière plus responsable. Il est grand temps que tous ses travailleurs nord-américains soient traités avec la dignité et le respect qu’ils méritent. »

Le Secrétaire des transports internes de l’ITF, Mac Urata, qui participait à l’assemblée générale annuelle, a déclaré : « NEX a annoncé aujourd’hui que la haute direction elle-même enquêterait sur ces problèmes et que les travailleurs pouvaient la contacter si les responsables locaux faisaient la sourde oreille. Ceci est totalement irréaliste compte tenu du grand nombre d’employés que compte la société rien qu’aux États-Unis. La politique des ressources humaines de la société doit être conforme à l’expansion mondiale des activités ; à l’heure actuelle, son image à l’étranger est très mauvaise. »

Et d’ajouter : « Le nouveau président de NEX a l’occasion de faire changer les choses en bien. Nous avons donc été déçus de l’entendre affirmer que les relations professionnelles de l’entreprise aux États-Unis sont différentes de celles pratiquées en Europe car “la réglementation américaine est différente”. L’ITF et ses affiliés présents dans les pays où la société NEX est implantée et développe ses activités maintiendront la pression tant que les normes internationales sur la liberté syndicale et le droit à la négociation collective ne seront pas respectées. »

Le rapport Unite/Teamsters, « National Express Group’s Diminution of Labor Rights in the U.S », peut être consulté ici.

 

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