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En Inde, une nouvelle fédération de syndicats du métro va tout changer

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En Inde, les réseaux de métro connaissent un essor spectaculaire, avec pour corollaire une progression de l’organisation syndicale partout dans le pays.

Le métro gagne en popularité aux quatre coins du monde, les autorités locales et nationales mettant tout en œuvre pour promouvoir les transports en commun et décourager l’utilisation de la voiture individuelle. Ce report modal a le potentiel de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et la pollution en milieu urbain, mais aussi de se révéler intéressant sur le plan social et économique grâce à la diminution des embouteillages.

Mais les conditions de travail de travail sont souvent les grandes oubliées dans ces politiques environnementales par ailleurs encourageantes. Il n’y aura pas de réseaux de métro durables sans travail décent. La nouvelle génération de personnels du métro doit bénéficier de salaires et conditions de travail équitables pour que le secteur puisse prospérer au cours des prochaines décennies.

Voilà pourquoi l’ITF soutient la démarche des personnels des métros indiens visant à s’organiser, à négocier collectivement et à défendre leurs intérêts. Grâce au financement de l’agence de développement finlandaise SASK, l’ITF tisse des liens entre les syndicats du métro et les aide à mieux influencer les employeurs et les autorités.

Le mois d’octobre 2023 a vu la création de la nouvelle fédération syndicale AIMREF (All-India Metro Rail Employees Federation), qui regroupe actuellement des syndicats des villes de Delhi, Calcutta et Jaipur et de l’État d’Uttar Pradesh. L’AIMREF a également été reconnue officiellement par le Ministère indien du Travail et est le dernier affilié en date de l’ITF en Inde.

Saurav Jyoti Gogoi, organisateur syndical de l’ITF pour le secteur du métro en Inde, déclare : « Il est vital que les personnels du métro prennent les rênes et décident de l’avenir de leur secteur, plutôt que de le laisser entre les mains des employeurs et des autorités. Il convient notamment d’effacer les différences créées artificiellement entre les employés et les intérimaires. Toute personne travaillant dans le métro a le droit à de bonnes conditions de travail et à une représentation syndicale. »

Cette démarche s’appuie sur la longue expérience de la All-India Railwaymen’s Federation (AIRF), qui fêtera son centenaire en 2024. Shiva Gopal Mishra, Secrétaire général de l’AIRF, explique : « Nous pouvons mettre à profit nos 100 ans d’histoire dans les chemins de fer indiens pour aider les effectifs des métros. Ceux-ci seront bientôt plus nombreux que les cheminots, et nous devons être prêts pour cette transition. »

En plus d’organiser les effectifs aussi bien formels qu’informels, l’AIMREF s’intéresse à d’autres catégories professionnelles, dans le métro mais aussi dans l’économie indienne au sens large. Les femmes doivent pouvoir travailler en plus grand nombre dans le métro, et il faut garantir une égalité des chances aux personnes issues des religions minoritaires et des castes et tribus répertoriées.

Nous espérons que cette nouvelle fédération poursuivra sur cet élan et sera bientôt rejointe par des syndicats d’autres villes du centre et du sud de l’Inde.

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