L'ITF affirme que lors de l’assemblée générale annuelle de Deutsche Post DHL tenue le 29 mai à Frankfort, Allemagne, la société a apporté des réponses « insuffisantes » au déluge de critiques et de questions sur les nombreux cas d'atteintes aux droits des travailleurs.
L’ITF et UNI Global Union dirigeaient l’assaut contre la société, à la fois au sein de l’AG et lors d’une manifestation organisée à l’extérieur avec des membres du syndicat ver.di et la communauté turque. Les journalistes assistant à la conférence de presse organisée auparavant ont pu écouter une employée de DHL Turquie, Aysel Simsek, qui estime avoir été victime d’un licenciement abusif, ainsi que des représentants de haut-niveau des syndicats ver.di, Tumtis, de l’ITF et d’UNI.
L’ITF et UNI affirment que le géant de la logistique n’oserait jamais commettre en Allemagne les exactions qu’il pratique ailleurs dans le monde. Ils possèdent des preuves que la compagnie a soutenu des syndicats jaunes et a licencié illégalement des travailleurs en Turquie ; qu’elle a utilisé des détecteurs de mensonges sur du personnel en Colombie, au Panama et en Afrique du Sud ; et qu’elle a utilisé du personnel d’agence travaillant pour moindre salaire et sans sécurité de l’emploi au Royaume-Uni, en Indonésie et en Inde.
Les intervenants lors de l’AG incluaient Ingo Marowsky, responsable mondial des projets d'organisation des chaînes d'approvisionnement et du secteur logistique, et Cornelia Broos, responsable de la poste et de la logistique d'UNI Europa.
Marowsky a déclaré à l’issue de l’événement : « Le comportement de la compagnie dans de nombreux pays où elle opère risque d’attiser l’hostilité des actionnaires et des clients. Lors de l’AG, environ la moitié des intervenants ont soulevé la question des droits des travailleurs. Et pourtant il était absolument frappant de voir que non seulement Deutsche Post DHL n’arrive pas à mettre en œuvre ses responsabilités sociales d’entreprise ni ses responsabilités de gouvernance d’entreprise mais pire encore qu'elle ne sait même pas ce qui se passe dans ses propres opérations. »
« Par exemple, Frank Appel, le Président Directeur Général, ne sait pas combien de syndicats ni de comités d'entreprise existent dans la compagnie. Aucun suivi des problèmes sociaux n’est assuré. Apparemment, dans une entreprise d’une telle importance, les procès « sont des choses qui arrivent ». Ils ne sont pas au courant des derniers évènements chez DHL Turquie; ils ne veulent pas partager les résultats de leur enquête sur les évènements là-bas et prétendent qu'une enquête conjointe n'est pas nécessaire. Des réponses aussi insuffisantes n’inspirent pas confiance. »
Marowsky a ajouté : « Il était intéressant d’entendre M. Appel admettre que selon la législation turque, DHL n’a pas de syndicat reconnu ni de convention collective. Jusqu’à présent, la compagnie rejetait toujours nos affirmations lorsque nous disions qu’elle n’a aucun syndicat ou convention collective en Turquie.
L’ITF et UNI, qui travaillent toutes deux avec le Forum international pour les droits syndicaux et SumOfUs, ont abordé ces questions avec plusieurs grands clients de DHL, notamment Adidas, Apple, IKEA et Marks and Spencer, qui ont transmis directement ces préoccupations à DHL
Pour en savoir plus sur la campagne DHL, allez sur « respect at DHL » ou la [page de campagne] de l’ITF (http://www.itfglobal.org/campaigns/respectatDHLturkey.cfm).
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