En cette période de Covid-19, il est essentiel d’assurer la continuité des transports publics et des services de mobilité locale pour la société et l’économie, en particulier pour les nombreuses personnes qui dépendent d’un système de transport opérationnel et doivent se déplacer pour assurer leurs fonctions professionnelles au quotidien.
Ceci évitera que la crise sanitaire ne se transforme en crise sociale.
Le secteur des transports publics impressionne par son sens de la collectivité, et en ces temps de crise, nous devons tous faire front ensemble pour plaider en faveur d’une mobilité urbaine durable. La participation des syndicats dès les premières phases de la planification et de la prise de décisions contribue à une meilleure compréhension et collaboration avec les effectifs.
Les syndicats sont une source importante de connaissances et d’informations.
De même, les autorités locales ont un rôle vital à jouer en agissant sans relâche en première ligne pour assurer le fonctionnement des services publics.
Les services de transport et de mobilité locale sont vitaux pour que les travailleuses et travailleurs clés puissent continuer de se déplacer, et devraient être organisés de façon à assurer la sécurité des personnels comme des passagers. Il est également vital de garantir les correspondances avec les services interurbains dans les gares.
Pour assurer la continuité des services, il est crucial que les autorités compétentes garantissent l’approvisionnement en équipements et produits de protection adéquats aux opérateurs des transports publics et des services de mobilité locale – et qu’il en soit de même de la part des employeurs, pour protéger la santé et la sécurité des personnels et des passagers.
En cette période inédite, les autorités de transports publics, les opérateurs et les prestataires de services de mobilité locale s’engagent à respecter les normes et recommandations de santé et de sécurité fixées par les autorités nationales et l’OMS, dont les règles de distanciation sociale. Les mesures sanitaires et de sécurité devraient s’appliquer quel que soit la situation d’emploi et tenir compte et tenir compte des différences entre hommes et femmes et de statuts migratoires.
La plupart des parties prenantes des transports publics et des services de mobilité locale ont déjà mis en place de nombreuses mesures préventives, dans certains cas négociées avec les syndicats, et partagent des informations en continu afin de maintenir le fonctionnement des services.
Nous nous engageons à optimiser l’échange de bonnes pratiques, et à construire ensemble une expertise au sein de la communauté des prestataires de services de mobilité et dans le dialogue social avec les syndicats.
Personne ne sait vraiment à quoi ressembleront les prochaines étapes en termes d’évaluation de l’impact social, économique et financier de la pandémie sur la mobilité urbaine et métropolitaine. Les personnels des transports publics, qui sont les gardiens de cette mobilité, devraient être protégés.
Sur la base des premières données disponibles, provenant de Chine, d’Italie, d’Espagne, de France et des États-Unis, par exemple, nous pouvons être certains que l’écosystème du secteur de transport de passagers sera fortement touché de multiples façons. Ceci inclut les autorités locales de transports publics, les opérateurs, les sous-traitants, les prestataires de nouveaux services de mobilité et l’industrie de l’approvisionnement. Cet impact se traduira non seulement par une diminution des recettes (dans certaines villes, la fréquentation a baissé de plus de 90 %) et des coûts supplémentaires de désinfection et de mise en œuvre des mesures de distanciation sociale dans les véhicules et infrastructures de transports publics, mais aussi par une baisse de la production et des services ainsi que du chiffre d’affaires des entreprises de l’approvisionnement, avec des conséquences potentielles sur l’emploi dans un secteur qui, bien souvent, est le principal, voire le premier, employeur dans les villes.
Pour limiter ces conséquences sociales, économiques et financières, des mesures exceptionnelles devront être adoptées par les gouvernements. Celles-ci, dont un soutien financier, devront être déployées au plus tôt dans les réseaux de transports publics pour assurer la continuité des services durant la crise et revenir rapidement à des activités normales dès que le Covid-19 sera sous contrôle. Dans les pays où les opérateurs de transports publics dépendent uniquement des recettes-voyageurs, ce n’est rien de moins que leur survie à court terme qui est menacée. Le soutien financier doit viser également à préserver l’emploi et les conditions de travail. Des mesures similaires sont nécessaires pour aider l’industrie de l’approvisionnement des transports publics à surmonter cette crise, relancer la production, et faire en sorte que les citoyens ne perdent pas l’habitude de prendre les transports en commun.
Nous devons garder à l’esprit que les transports publics, et leurs personnels, sont vitaux au fonctionnement de l’économie, et que ces mesures ne viendront pas uniquement en aide à ce secteur en particulier, mais à l’ensemble de la société.
En cette période hors du commun, nos membres s’engagent, avec le soutien des autorités nationales compétentes, à assurer la continuité des services et à limiter les conséquences sociales, économiques et financières pour les différentes parties prenantes du secteur du transport de passagers.
Voici quelques exemples de bonnes pratiques :
- Fournir à l’ensemble des travailleuses et travailleurs les dernières informations en date sur le Covid-19, dont les moyens de limiter/éviter sa transmission.
- Fournir aux personnels, de toutes les catégories professionnelles, des équipements de protection individuelle, dont des gants, des masques et des solutions hydroalcooliques, ainsi que d’autres moyens adéquats de limiter la propagation du virus, en tenant compte de la disponibilité des installations sanitaires.
- Nettoyer et désinfecter régulièrement et soigneusement les véhicules, lieux et postes de travail et équipements touchés par les usagers (comme les distributeurs de billets, les barres, les sièges, etc.) et mettre du gel hydroalcoolique à leur disposition.
- Limiter les interactions des chauffeurs et autres professions avec les usagers (par exemple pas de paiement en espèces à bord, embarquement par la porte arrière uniquement) conformément aux règles de distanciation sociale.
- Adapter le niveau de service à la réduction de la demande pour assurer la continuité et se conformer aux décisions des pouvoirs publics (par exemple les services de nuit et les services scolaires sont suspendus dans certaines villes, certains réseaux sont passés en horaires de week-end ou de vacances scolaires selon accord avec les syndicats).
- Fournir des services dédiés aux personnels de santé et à toute autre catégorie professionnelle considérée comme essentielle.
Nous devons garder à l’esprit que les réseaux de transport de passagers sont essentiels au fonctionnement de l’économie, et que ces mesures ne soutiendraient pas que ce secteur en particulier, mais la société dans son ensemble. Les transports publics sont également cruciaux pour relever le défi du réchauffement climatique.
Nous remercions l’ensemble des travailleuses et travailleurs des transports en commun, qui sont les gardiens de notre mobilité, d’assumer avec professionnalisme leurs fonctions et d’assurer un service public. Ils doivent pouvoir travailler en toute sécurité, tout en minimisant les risques pour eux-mêmes et pour les passagers.
Il est important que nous restions toutes et tous déterminés à défendre les transports publics en tant que service vital en cette période sans précédent.
Sincères salutations,
Mohamed Mezghani
Secrétaire général, UITP
Emilia Saiz
Secrétaire générale, UCLG
Stephen Cotton
Secrétaire général, ITF
François Davenne
Directeur général, UIC
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