Une telle exemption aurait permis au transporteur de lancer une compagnie aérienne au mépris de la législation américaine pour la protection de l’intérêt public et de l’accord commercial ciel ouvert entre les États-Unis et l’UE.
Le refus du DOT représente une victoire importante pour l’ITF, son bras européen l’ETF, et les membres affiliés à l’ITF au sein du Transportation Trades Department, AFL-CIO (TTD) aux États-Unis, qui ont mené une campagne intense contre les projets de NAI. Plusieurs compagnies aériennes participant à un véritable dialogue social conforme aux normes du travail ont également rejoint la coalition s’opposant à la requête présentée par NAI. NAI est une filiale de Norwegian Air Shuttle ASA.
Vegard Einan, Vice-Président de PARAT, affilié à l’ITF, a déclaré : « Nous nous félicitons de la décision prise par le DOT. Nous sommes en faveur de la concurrence dans l’aviation long-courrier mais sur un pied d’égalité. NAI a un propriétaire norvégien mais est enregistrée en Irlande, pays qu’elle ne dessert même pas, avec des pilotes européens recrutés au travers d’une agence à Singapour, autre pays dans lequel la compagnie n’opère pas. Vous avez là la définition d’un modèle de pavillon de complaisance. Parat met en garde depuis longtemps contre une telle évolution, qui est identique à ce qu’a vécu l’industrie maritime. Nous espérons que les parties à l’accord ciel ouvert USA-EU adopteront une démarche plus active face aux défis de l’aviation internationale, pour garantir un développement durable pour toutes les compagnies aériennes des deux côtés de l’Atlantique. Dans le cas contraire, nous risquons de voir une course au moins-disant si la transparence et la concurrence équitable sont reléguées au second-plan. »
Joseph Tiberi, Responsable des transports de l’IAM (International Association of Machinists and Aerospace Workers), affilié à l’ITF, et Vice-Président du Comité de l’aviation civile de l’ITF, a signalé que cette victoire ne signifie malheureusement pas que la question soit close. Il a précisé que l’IAM continuerait à se battre aux côtés de l’ITF, de l’ETF et de leurs affiliés pour obtenir que le DOT refuse définitivement à NAI le permis de transporteur aérien étranger qu’elle demande, étant données les piètres pratiques professionnelles employées par la compagnie aérienne pour pénétrer le marché américain de l’aviation.
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