L’ITF s’unit à d’autres fédérations syndicales internationales et à la Confédération syndicale internationale (CSI) pour condamner les dernières manœuvres antidémocratiques et antisyndicales du régime militaire arrivé au pouvoir de manière illégale à Fidji.
Le décret sur les partis politiques (Décret 4 de 2013) a été publié le 15 janvier. Le régime militaire venait de rejeter un nouveau projet de constitution issu d’un processus consultatif populaire. Quiconque défie le décret s’expose à une amende de 50 000 dollars (37 000 euros) et/ou à une peine de cinq ans de prison.
Les syndicats expliquent que le dessein du décret ne pourrait être plus clair : éliminer les partis d’opposition existants et éviter que d’autres ne voient le jour. Il a été publié quelques jours à peine après la réunion extraordinaire des délégués du Fiji Trades Union Congress (FTUC) visant à fonder un nouveau parti d’opposition incluant les syndicats.
Le décret interdit à tous les fonctionnaires publics de postuler, d’être membres ou d’exercer des fonctions au sein d’un parti politique ; englobe dans les « fonctionnaires publics » les cadres syndicaux élus ou désignés ; et interdit même aux représentants syndicaux d’exprimer un quelconque soutien à un parti politique. Tout responsable syndical adhérant à un parti ou assumant des responsabilités au sein d’un parti sera considéré comme ayant démissionné de ses fonctions syndicales.
Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI, a expliqué : « Le régime tente une nouvelle fois de réduire au silence la plus grande organisation de la société civile et force d’opposition dans le pays – le mouvement syndical. La promesse d’élections en 2014 sera vide de sens si tous les citoyens de Fidji ne peuvent participer pleinement au processus politique. Il ne devrait faire aucun doute au niveau international que le régime cherchera à se faire élire par tous les moyens en 2014. »
Le Président de l’ITF, Paddy Crumlin, a déclaré : « Le régime a fait comprendre très clairement qu’il a l’intention de n’en faire qu’à sa guise sans tolérer la moindre sanction populaire. Nous craignons que la constitution proposée par le régime lui-même ne fasse que ratifier la répression des droits des travailleurs. L’ITF et d’autres syndicats appelleront les gouvernements du monde entier à repenser leurs relations diplomatiques avec le régime militaire de Bainimarama. »
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