Les syndicats ont affirmé lors d'une récente conférence de l’ITF qu’ils ont l’intention de continuer à lutter contre les restructurations massives qui ont fragmenté l’industrie ferroviaire africaine ces dernières décennies.
19 délégués de 11 pays ont participé à la conférence des cheminots de l’ITF Afrique organisée à Gaborone les 29 et 20 février à l’invitation du syndicat Botswana Railways Amalgamated Workers’ Union. Ils ont abordé les problèmes auxquels les travailleurs sont actuellement confrontés, les activités des multinationales et un nombre de succès syndicaux récemment remportés.
Les délégués ont appris que Zimbabwe Railways continue de refuser à ses travailleurs le droit aux salaires et prestations dus, qui se montent désormais à 29 millions d’USD (environ 22 millions d’EUR) et on leur a expliqué que les syndicats devaient définir une stratégie pour lutter contre cela. Ils ont aussi été informés de la façon dont Rio Tinto avait demandé que le Namibian Transport and Allied Workers’ Union accepte que les chemins de fer soient considérés comme un service essentiel, ce qui va à l’encontre de nombreuses décisions de l’OIT sur la liberté syndicale. Et ils se sont engagés à continuer à soutenir les cheminots du Burkina Faso dans leur conflit de longue date qui les oppose au géant français Groupe Bolloré sur des licenciements abusifs.
Il y a aussi eu quelques bonnes nouvelles. Au Mozambique, malgré une réduction de deux-tiers des effectifs dans l’industrie, SINPOCAF a réussi à recruter plus de 600 nouveaux employés, quatre mois après avoir terminé un programme de formation d’organisateurs parrainé par le bureau africain de l’ITF. Ailleurs, une campagne menée par le Uganda Railway Workers’ Union a réussi à obtenir le statut d’employé permanent pour les cheminots précaires ; le National Union of Railway Workers au Nigéria a amélioré les conditions pour leurs membres grâce à un grand mouvement de grève ; et le South African Transport and Allied Workers’ Union a présenté une contre-proposition au projet de réduction des services ruraux aux passagers préparé par le gouvernement.
Mac Urata, secrétaire des Sections des transports internes de l'ITF, a déclaré : « Il est encourageant de voir nos syndicats de cheminots en Afrique déterminés à poursuivre la lutte pour protéger les travailleurs contre l’assaut mené par les gouvernements et les employeurs contre l’industrie du rail. Dans certains cas, ils tirent les leçons des erreurs faites par le passé. Nos discussions ont révélé un front fortement uni contre la privatisation. »
Joe Katende, secrétaire régional de l’ITF pour l’Afrique, a ajouté : « L’ITF a un rôle essentiel à jouer pour aider nos affiliés cheminots africains à mieux communiquer les uns avec les autres afin qu’ils puissent partager leurs victoires et leurs problèmes et travailler ensemble pour trouver des solutions. La grande priorité pour tous les syndicats doit être d’organiser les travailleurs non organisés dans le secteur ferroviaire, et d’empêcher les nouveaux investisseurs de renvoyer des travailleurs pour éviter de leurs verser ce qui leur est dû, comme cela s'est fait dans Rift Valley Railways ainsi que dans les Chemins de fer du Burkina Faso. »
La conférence a réélu Gideon Shoko (Zimbabwe) à la présidence de la section des cheminots pour l’Afrique. Helena Cuna Ernesto (Mozambique), Rapheal Okoro (Nigéria) et Georges Fuki Mbumu (RDC) sont les nouveaux vice-présidents élus lors de cette réunion.
Post new comment