L’ITF et la CSI ont écrit une lettre commune au gouvernement de Corée du Sud, exprimant leurs craintes de voir les droits syndicaux violés pendant la grève de protestation à venir contre la restructuration et la privatisation des chemins de fer.
La grève, qui avait reçu le soutien massif des adhérents du syndicat KRWU (Syndicat coréen des cheminots) affilié à l’ITF, lors d’un vote intervenu le 28 juin, devrait se dérouler avant la fin de l’année dans un climat de détériorations manifestes des relations sociales dans le pays. Cependant, l’opposition du syndicat à la privatisation est partagée par la majorité des partis politiques, les organisations de la société civile et le grand public – et le président Park Geun-hye avait pris l’engagement, durant la campagne électorale, de ne pas privatiser le réseau ferroviaire à grande vitesse contre l’avis de l’opinion publique.
Dans leur message, l’ITF et la CSI se déclarent préoccupées de ce que le gouvernement coréen et la compagnie ferroviaire Korail aient poursuivi leur programme de privatisation sans consulter le KRWU. Dans le même temps, le gouvernement n’a pas donné suite aux recommandations de l’Organisation internationale du Travail (OIT) de novembre 2012, ni à l’intervention pressante du directeur général de l’OIT, Guy Rider, le mois dernier, où il demandait au gouvernement de prendre des mesures concernant les violations des droits du travail intervenues lors d’une grève organisée par le KRWU en 2009.
A l’époque, les mesures de représailles prises par le gouvernement avaient consisté en des licenciements, amendes et emprisonnements de dirigeants syndicaux. Un an après les recommandations émises par l’OIT, 91 adhérents syndicaux n’ont toujours pas été réintégrés, et le gouvernement n’a en rien manifesté son intention de respecter les orientations données par l’OIT.
Dans leur lettre publique, l’ITF et la CSI exhortent le gouvernement sud-coréen à reconnaître que sa dénonciation passée des grèves ferroviaires en Corée, qualifiées d’illégales parce qu’elles portent sur la politique gouvernementale, et ses tentatives d’en diminuer l’efficacité en imposant des obligations de service minimum excessivement élevées (jusqu’à 80 %), sont des pratiques qui vont à l’encontre des normes internationales. L’ITF et la CSI appellent également le gouvernement à ne entamer de poursuites pénales pour « entrave à l’activité économique » à l’encontre des travailleurs exerçant leur droit légitime de faire grève.
Le 25 novembre, Marc Urata, représentant de l’ITF, lors d’une rencontre avec des représentants de haut niveau du gouvernement et de la compagnie Korail, a souligné la grave absence de dialogue dans l’élaboration d’une politique aussi importante en matière de transport. Il leur a demandé, sans succès, de reconsidérer ce qu’un représentant du gouvernement avait qualifié de « thérapie de choc ».
Article de presse relatif à une conférence ferroviaire internationale à Séoul, en août 2013
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