L'autorité de l'aviation civile du Kenya refuse à plus de 600 personnels des services de la circulation aérienne le droit fondamental à la syndicalisation.
En 2023, les personnels des services de la circulation aérienne, regroupant les contrôleurs aériens, les agents de la communication aéronautique et les travailleuses et travailleurs des télécommunications et des services d'ingénierie, ont tenté de s’organiser en syndicat avec le Transport Workers Union of Kenya (TAWU), affilié à l'ITF. Mais leur employeur, l'Autorité de l'aviation civile du Kenya, les prive de ce droit en les classant, à tort, dans la catégorie des cadres.
Ce stratagème lui permet de les flouer de leurs droits, une clause technique de la Charte des relations professionnelles du Kenya interdisant aux cadres de s’affilier à un syndicat.
L'Autorité de l'aviation civile du Kenya abuse tant et tellement de celui-ci que l’on dénombre aujourd’hui plus de cadres que d’employés !
Aucun de ces employés n'exerce de fonction d'encadrement. Cette manœuvre a pour seul but de les priver de leur droit à la syndicalisation et, par conséquent, du pouvoir de négocier collectivement et d’être protégés par un syndicat. En agissant de la sorte, l’Autorité de l'aviation civile du Kenya n’est pas en phase avec les autorités de l’aéronautique d’autres grands pays. Partout dans le monde, les personnels des services de la circulation aérienne ont le droit de s'affilier à un syndicat, et les relations professionnelles sont considérées comme un moyen constructif de garantir des normes de sécurité élevées et d’assurer le bien-être et la rétention des employés essentiels à celles-ci.
En ce moment même, le TAWU se bat en justice pour dénoncer cette violation flagrante des droits fondamentaux des personnels des services de la circulation aérienne. Ceux-ci vous appellent à signer leur pétition et à soutenir leur combat pour le droit à la syndicalisation.
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Notre pétition à Emile N. Arao, Directeur Général de l'Autorité de l'aviation civile du Kenya ✍️
Respectez le droit des personnels des services de la circulation aérienne à se syndiquer !
En tant que directeur général de la Kenya Civil Aviation Authority (KCAA), vous avez le pouvoir et la responsabilité de faire respecter le droit des travailleuses et travailleurs à se syndiquer. Nous sommes choqués d'apprendre que la KCAA, placée sous votre direction, refuse ce droit fondamental à plus de 600 employés des services de la circulation aérienne en les considérant à tort comme des cadres.
Ceux-ci n'exercent aucune fonction d'encadrement et cette manœuvre a pour seul but de les priver de leur droit à la syndicalisation du fait d’une clause technique de la Charte des relations professionnelles du Kenya.
L’attitude de la KCAA n’est pas en phase avec celle des autorités de l’aéronautique d’autres grands pays, en Afrique et partout dans le monde. Dans des pays comme l'Australie, la Côte d'Ivoire, la France, le Sénégal, l'Afrique du Sud et le Royaume-Uni, les personnels des services de la circulation aérienne ont le droit de s’affilier à un syndicat. D’ailleurs, la représentation syndicale et les relations professionnelles y sont considérées comme un moyen constructif de garantir des normes de sécurité élevées, qui sont essentielles dans le secteur aérien, et d’assurer le bien-être et la rétention des employés.
Pour garantir la pérennité du secteur aérien kenyan, il est crucial que les personnels qui assurent sa sécurité puissent exercer leurs droits fondamentaux à la syndicalisation et à la négociation collective.
Ces droits sont inscrits dans les Principes et droits fondamentaux au travail édictés par l'Organisation internationale du travail. La Résolution 78 de l’OIT concernant la liberté d’association dans les principaux services de transport reconnaît l'importance décisive pour les travailleurs des transports d'une application totale de la Convention n°87 (1948) concernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical, et de la Convention n°98 concernant le droit d'organisation et de négociation collective (1949), et demande avec insistance que les principes énoncés dans celles-ci soient appliqués dans tous les pays, sans aucune discrimination aux services de l'industrie des transports.
Nous vous appelons à respecter les droits des personnels des services de la circulation aérienne au Kenya et à :
- Reconnaître immédiatement leur droit à s’affilier à un syndicat
- Rectifier leur classification erronée et à les considérer comme des employés et non des cadres
- Obtenir de la KCAA qu’elle cesse de contester l’action en justice menée par ces personnels pour obtenir le statut d’employés et des droits syndicaux
En partenariat avec TAWU (Kenya)