Ce viol a suscité l’indignation parmi les travailleurs des transports en Inde, qui dénoncent la négligence répétée des autorités à l’égard de la protection du personnel féminin et des passagères.
Le viol a été commis aux aurores le 25 février, alors que la victime attendait l’arrivée d’un bus qui devait la ramener chez elle.
« Nous condamnons ce viol avec la plus grande fermeté, » a déclaré Sheela Naikwade, présidente des femmes du MSTKS et membre du Comité des travailleuses des transports de l’ITF. « Depuis trop longtemps, la sécurité des femmes est traitée comme une question accessoire, quand elle n’est pas totalement occultée. Outre la sécurité des passagères, la sécurité des conductrices, des receveuses et d’autres travailleuses doit elle aussi être garantie à tout moment. »
Le syndicat avait déjà averti les services de police du manque de sécurité au niveau des arrêts de bus et de leurs environs, mais sans aucune réaction de leur part.
La police a arrêté un suspect en date du 27 février. Il est actuellement en garde à vue mais Sheela Naikwade souligne que cette arrestation n’est qu’une première étape. Pour prévenir de tels actes, il faut des mesures proactives.
« Les femmes qui quittent leur travail tard le soir et doivent ensuite rentrer chez elles restent exposées à un risque sérieux, » a-t-elle déclaré. Nous devons exiger un renforcement de la sécurité de la part des employeurs : qu’ils assurent une surveillance en la matière sur leurs lieux de travail, un accès sûr et fiable aux toilettes pour femmes et la sécurité des transports publics vers et depuis le lieu de travail ou proposent un hébergement aux femmes pour la nuit si nécessaire. »
Dans un communiqué à l’attention du ministre des Transports et des responsables de la société de transport de l’État du Maharashtra, le MSTKS a appelé à des réformes urgentes et exigé la prise de mesures immédiates pour protéger les femmes contre tout nouvel acte de violence.
« Pour assurer l’égalité des femmes au travail, il est absolument fondamental de veiller à leur sécurité lorsqu’elles rentrent chez elles, » a déclaré Claire Clarke, Responsable par intérim des travailleuses des transports et de l’égalité des sexes à l’ITF.
Lors du Congrès 2024 de l’ITF à Marrakech, les délégués représentant plus de 700 syndicats des transports du monde entier ont appuyé une résolution appelant l’ITF à collaborer activement avec les affiliés afin de soutenir la campagne « Get Me Home Safely » (Rentrer chez soi en toute sécurité) à l’échelle mondiale.
« Cet événement préoccupant souligne l’urgence de mesures de protection de la santé et de la sécurité des passagers et du personnel des transports, » a ajouté Claire Clarke. « La garantie d’un retour du travail en toute sécurité est une responsabilité que partagent les employeurs et les gouvernements, tant du point de vue de la santé et de la sécurité que du point de vue juridique. »
« Il n’est pas question de rester les bras croisés alors que les droits élémentaires et la sécurité personnelle des femmes sont attaqués. C’est un nouveau coup de semonce à l’endroit des gouvernements et des employeurs : il faut agir maintenant et sans demi-mesures — les femmes doivent pouvoir se déplacer, travailler et rentrer chez elles sans être sujettes à la peur, au harcèlement ou à la violence. »
FIN
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