La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) ont analysé le rapport sur les votes des actionnaires, publié le mois dernier. Il en ressort un désaveu de M. Bonderman encore plus cinglant qu’indiqué.
Le 20 septembre, Ryanair a fait état de 70,5% de voix en faveur de M. Bonderman, et de 29,5% d’opposition à celui-ci. Cependant, quand les abstentions sont prises en compte, le niveau de soutien au président chute à 67%.
Le total est encore plus bas si l’on exclut les actions détenues par les cadres de Ryanair, diminuant le niveau de soutien à 65%. À la lumière de ces résultats, il apparaît que M. Bonderman est aujourd’hui le président ISEQ20 le moins apprécié, avec un niveau d’opposition plus de 10 fois supérieur à la moyenne des chefs d’entreprise irlandais en 2018.
Si les rapports ne sont pas encore disponibles pour tous les investisseurs, ceux publiés à ce jour révèlent que des gestionnaires importants comme Columbia Threadneedle et Janus Henderson ont voté contre la réélection de M. Bonderman, tandis que d’autres comme Allianz se sont abstenus. Ces trois sociétés figurent dans le top 20 des actionnaires de la compagnie.
Par ailleurs, les données publiques révèlent que certains gestionnaires ont revu à la baisse leur participation à Ryanair au cours de la période concernée par l’assemblée générale. C’est ainsi que Capital Group a réduit sa part de 17,01% le 21 août à 14,54% le 15 octobre, tandis que FMR (filiale de Fidelity) a diminué la sienne de 4,94% le 6 août à moins de 3% le 16 octobre.
L’ITF et l’ETF avaient écrit aux actionnaires début septembre pour leur demander de voter contre la réélection de M. Bonderman, au vu de sa passivité vis-à-vis de la direction exécutive de Ryanair. Le même appel avait aussi été lancé par les cabinets de conseil aux actionnaires Glass Lewis, ISS et PIRC, qui émettent tous de sérieux doutes quant au modèle de gouvernance de Ryanair.
Après l’assemblée générale, le Forum des caisses de retraites locales britanniques (LAPFF) – l’un des principaux investisseurs institutionnels ayant voté contre M. Bonderman – a réclamé la désignation d’un nouveau président en 2019. À défaut, le LAPFF soumettra une résolution d’éviction de M. Bonderman lors de l’assemblée générale de l’année prochaine.
En attendant, les revendications des personnels de Ryanair restent lettre morte. Même si des accords de reconnaissance ont été signés dans plusieurs pays, la grande majorité des travailleuses et travailleurs attendent toujours une revalorisation de leurs conditions de travail et de rémunération depuis que la compagnie a annoncé en décembre dernier qu’elle commencerait à négocier avec les syndicats.
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