À la veille du procès de 502 syndicalistes en Turquie, le Secrétaire général par intérim de l’ITF, Steve Cotton, a écrit au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour condamner les violations des droits dans ce pays.
Dans sa lettre, envoyée le mercredi 15 janvier, Cotton décrit les diverses violations des droits des travailleurs subies par les membres de la Confédération des syndicats de la fonction publique (KESK), affiliée à la Confédération syndicale internationale et à la Confédération européenne des syndicats, et à laquelle est affilié le Syndicat uni des travailleurs des transports (BTS), membre de l’ITF.
Les charges dont les travailleurs font l’objet remontent à 2012, quand les membres de la KESK ont organisé une grève et une manifestation à Ankara. Il ne s’agit là que de la dernière tentative en date du gouvernement de criminaliser la KESK et le BTS, après d’autres procès « pour l’exemple » en 2009. Des milliers de fonctionnaires avaient participé à cette dernière manifestation, qui visait à exprimer leur opposition à la loi sur les syndicats et à un amendement de la loi sur l’éducation.
La manifestation s’était achevée dans la violence, et deux manifestants avaient été grièvement blessés lors de l’intervention policière. Une plainte contre les policiers a été déposée, mais est restée lettre morte.
Le courrier évoque aussi d’autres violations des droits syndicaux dans le pays, examinées lors de la Conférence internationale du travail, la réunion annuelle de l’Organisation internationale du travail à Genève. Cotton exhorte le gouvernement turc à « libérer immédiatement tous les membres syndicaux arrêtés, accusés de maintenir des liens infondés avec des organisations illégales, et à lever toutes les interdictions de réunions et de manifestations, et de garantir les droits humains et syndicaux ainsi que les libertés des travailleurs et des travailleuses. »
Le Secrétaire de la Section des transports internes de l’ITF, Mac Urata, a déclaré : « Il est rare qu’autant de personnes soient jugées en un seul procès – alors que ces travailleurs ne faisaient que protester contre l’utilisation de la loi pour limiter leurs droits. La liberté d’association et d’expression ne doit pas être brisée, et nous nous joignons au mouvement syndical mondial pour condamner cette action juridique de la manière la plus véhémente qui soit ».
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