Aujourd’hui (20 septembre), David Bonderman a connu son élection la plus disputée, 29,5% des actionnaires votant contre lui ou s’abstenant, alors qu’ils étaient 12,5% en 2017. Ces résultats montrent que M. Bonderman est maintenant le plus impopulaire des présidents ISEQ 20, devançant même Martin Keane, de Glanbia, en termes d’opposition des actionnaires à sa réélection. Le niveau de mécontentement suscité par M. Bonderman est 10 fois plus élevé que la moyenne des autres chefs d’entreprise irlandais en 2018.
Plus tôt dans le mois, la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) avaient écrit aux actionnaires de Ryanair pour leur demander de voter contre la réélection de M. Bonderman. Elles avaient été rejointes en ce sens par les cabinets de conseil aux actionnaires Glass Lewis, ISS et PIRC, qui avaient tous exprimé de sérieux doutes quant au modèle de gouvernance de Ryanair.
Par la suite, de grands investisseurs institutionnels comme le Forum des caisses de retraites locales britanniques (LAPFF), la Caisse de retraite des fonctionnaires de Californie (CalPERS) et la Caisse de retraite des enseignants de Californie (CalSTRS) avaient annoncé qu’ils voteraient contre la réélection de M. Bonderman.
Même si M. Bonderman a obtenu suffisamment de voix pour conserver son poste, sa situation semble de plus en plus intenable, après 22 années à la tête de la compagnie sans le moindre semblant de contestation indépendante au sein du Conseil d’administration, ce qu’ont largement dénoncé les médias à l’approche de cette assemblée générale.
La décision prise par Ryanair d’interdire les médias lors de cette assemblée générale reflète une nouvelle fois le climat d’incertitude qui entoure la direction actuelle. Lors de cette assemblée, la plus controversée de ces dernières années, la compagnie s’est une nouvelle fois refusée à régler les problèmes de fond de son modèle d’entreprise.
En attendant, les revendications des personnels de Ryanair – comme une rémunération de toutes les heures effectuées et la fin des contrats temporaires de longue durée – restent lettre morte. Les équipages de cabine de cinq pays seront en grève le vendredi 28 septembre, la compagnie rechignant toujours à amorcer des changements concrets.
Stephen Cotton, Secrétaire général de l’ITF, a déclaré : « M. Bonderman est peut-être toujours président, mais sa crédibilité vacille. Il est impossible de faire comme si de rien n’était après de telles critiques publiques. »
« Et surtout, Ryanair a une nouvelle fois raté l’occasion de remanier son modèle de gouvernance. Comment la compagnie peut-elle envisager l’avenir sereinement avec une direction opaque sans contestation indépendante au conseil d’administration ? »
Eduardo Chagas, Secrétaire général de l’ETF, a indiqué : « Le maintien de M. Bonderman à la présidence de Ryanair n’augure rien de bon pour le dialogue social. Nous attendions tous un signe de changement de cap de la compagnie, mais en vain. »
« Rien que la semaine dernière, Ryanair a riposté à la création d’un nouveau syndicat d’équipages de cabine polonais en tentant de le museler et de forcer ses membres à signer des contrats d’indépendant. Au final, c’est la direction qui est responsable de ce manque de maturité. »
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