Steve Cotton, secrétaire général de l’ITF, a déclaré qu'il s’agit là de la première action d’une campagne permanente pour obtenir la réintégration de 43 dockers licenciés pour leur appartenance à un syndicat.
« Ces travailleurs ont été licenciés en raison de leur combat pour de meilleurs salaires et contre des conditions de travail dangereuses. Après leur syndicalisation, ils ont été victimes d’intimidations et de représailles exercées par la direction – qui leur a offert deux possibilités : quitter le syndicat ou perdre leur emploi.
Les travailleurs ont refusé et ont été licenciés, en infraction à leurs droits à la liberté syndicale. La plupart se débattent pour survivre. La cour de Madagascar a reconnu que SYGMMA avait le droit d’organiser le Port de Toamasina. Jusqu’à présent, aucun des 43 travailleurs licenciés en raison de leur activité syndicale n’a été réintégré », a conclu M. Cotton.
Paddy Crumlin, Président de l'ITF, a déclaré que le gouvernement de Madagascar a été averti que le mouvement syndical international soutient les dockers de Toamasina.
« Nous n'aurons de cesse que ces travailleurs obtiennent justice. Ces actions aujourd’hui enverront un message clair : ces travailleurs doivent pouvoir retrouver leur travail, » a déclaré M. Crumlin.
Les manifestations de l'ITF sont organisées devant les ambassades de Madagascar à Sydney, Washington, Bruxelles, Rotterdam, Paris, Istanbul et Helsinki. La campagne appelle le public à envoyer au gouvernement de Madagascar un courrier électronique affirmant son soutien aux 43 travailleurs. Pour en savoir plus sur la campagne allez sur https://www.justicefordockworkers.org.
Le Port de Toamasina, opéré par ICTSI, est la principale plaque tournante pour des exportations de produits textiles d’une valeur de 360 millions d’USD vers l’Europe, 100 millions d’USD vers l’Afrique du Sud et 60 millions d’USD vers les États-Unis. Des grandes marques internationales s’approvisionnent en vêtements à Madagascar – y compris Levi Strauss.
Au sujet de l'ITF
L’ITF est la Fédération internationale représentant environ 700 syndicats de transports, et plus de 4,5 millions de travailleurs des transports dans 150 pays.
FIN
Contexte pour les médias
L’ITF travaille avec le syndicat local (SYGMMA) dans le port de Toamasina pour améliorer les conditions pour les travailleurs.
Les personnels du port de Toamasina travaillent pour MICTSL (une filiale de l’opérateur philippin de terminaux de conteneurs ICTSI) et SMMC (entreprise appartenant au gouvernement malgache et fournissant de la main d’œuvre occasionnelle à MICTSL).
Les travailleurs se sont affiliés au SYGMMA pour lutter pour de meilleurs salaires et conditions dans le port de Toamasina. Rapidement, ils ont été victimes d’intimidations et de représailles exercées par la direction – qui leur a donné le choix entre quitter le syndicat ou perdre leur travail. Les travailleurs n’ont pas cédé, et 43 d’entre eux ont été licenciés abusivement.
Aucun des 43 travailleurs licenciés en raison de leur activité syndicale n’a été réintégré. La plupart ont eu du mal à trouver un emploi stable, et survivent grâce à la pêche traditionnelle, en conduisant des rickshaws, en aidant leurs épouses à vendre des légumes dans les marchés, et en travaillant occasionnellement comme jardiniers et agents de nettoyage. Malgré les longues heures de travail éreintant, ils n’ont souvent pas de quoi manger.
Le licenciement abusif de ces travailleurs a eu un impact significatif sur leurs familles, notamment sur leurs épouses qui doivent travailler davantage pour compenser la perte de revenu de leurs maris. L’épouse d’un des dockers décrit : Je travaille tous les jours. Tous les jours. Toutes les nuits, quand je m’endors je suis épuisée. Tout mon corps me fait souffrir. […] Certains jours, nous n’avons rien à manger. Ni à déjeuner, ni à dîner. Nous n’avons pas assez d’argent, même si je lave des vêtements tous les jours.
Un travailleur temporaire de la SMMC peut gagner au mieux 9,24 USD par jour, sur la base d’une rémunération à la pièce – mais cela dépend de la présence de conteneurs ce jour-là. Même si des tableaux de service sont fixés, les travailleurs temporaires ne sont payés que lorsqu’il y a des conteneurs à décharger. Ils ne peuvent pas accepter d’autre travail s'ils sont de service – mais ils peuvent ne rien gagner pendant cette période. En moyenne, un travailleur temporaire gagne 40 USD par mois, ce qui revient à seulement 1,33 USD par jour.
Madagascar
Madagascar est l’un des pays les plus pauvres au monde. Un coup d'état a eu lieu en 2009, ce qui a entrainé l’imposition de sanctions par les États-Unis, sanctions levées seulement en 2014.
Un travailleur temporaire de la SMMC peut gagner au mieux 9,24 USD par jour, sur la base d’une rémunération à la pièce - mais cela dépend de la présence de conteneurs ce jour-là. Même si des tableaux de service sont fixés, les travailleurs temporaires ne sont payés que lorsqu’il y a des conteneurs à décharger. Ils ne peuvent pas accepter d’autre travail s'ils sont de service – mais ils peuvent ne rien gagner pendant cette période. En moyenne, un travailleur temporaire gagne 40 USD par mois, ce qui revient à seulement 1,33 USD par jour.
Certains travaillent depuis plus de 11 ans avec un système de rémunération à la pièce. Le syndicat a poursuivi l’entreprise en justice en affirmant qu’au titre de l’article 9 du Code de travail de Madagascar, ces travailleurs devraient avoir un statut d'employé permanent. Le syndicat a remporté le procès, mais les travailleurs ne sont toujours pas devenus employés permanents.
FIN
Pour en savoir plus veuillez contacter : Bureau de campagne de l’ITF Sydney, Australie +61402399572 ou mediasydneyitf@yahoo.com
Le gouvernement malgache visé par des manifestations à l’échelle mondiale dans le cadre d'une campagne pour la réintégration de dockers licenciés
Actualités
Communiqué de presse
SUR LE TERRAIN
Actualités
Le Congrès 2024 de l’ITF se solde par la prise d’engagements forts en faveur de la paix, des droits des travailleurs, de l’égalité et de la solidarité mondiale
Lors de sa plénière de clôture, tournant historique et décisif, le Congrès de l’ITF de 2024 à Marrakech a réaffirmé la détermination inébranlable des syndicats des transports du monde entier, en
Actualités
Argentine : grève des syndicats des transports pour s’opposer aux lois antisyndicales du gouvernement Milei
La Fédération internationale des ouvriers du transport exprime sa solidarité sans faille avec la grève menée aujourd’hui en Argentine par les travailleuses et travailleurs des transports. Les
Actualités
La syndicalisation autour du travail décent, la voie vers un tourisme durable
Organisée dans le contexte du Congrès de l’ITF 2024, la Conférence de la Section des services touristiques a réuni des dirigeants syndicaux, des experts de l’industrie et des représentants du monde
Post new comment