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Le droit de grève est un droit humain fondamental

Actualités Communiqué de presse

Les 16 et 17 octobre 2019, des représentants de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) assistaient à une audience au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) sur la question du droit de grève au Port de Montréal, Canada.

Le cas qui avait été soumis par l’Association des employeurs maritimes (AEM), Montréal, contre des affiliés de l’ITF représentant les dockers, le Syndicat des débardeurs SCFP, section locale 375 et l’Association internationale des débardeurs (AID), section locale 1657, constitue une tentative de porter atteinte au droit des dockers d’engager une action collective légale.

Le Président de l’ITF Paddy Crumlin et des représentants de ver.di (Allemagne), de L’International Longshoremen’s Association (États-Unis), de l’International Longshore and Warehouse Union Canada, de 3F (Danemark), du  Syndicat suédois des travailleurs des transports (Suède) et de la Section des dockers de l’ITF étaient présents à l’audience afin de témoigner leur soutien et leur solidarité à nos camarades canadiens dans le cadre de cette affaire décisive.

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La taille et la composition hétérogène de la délégation de l’ITF mettent en évidence l’importance de cette affaire, non seulement pour les dockers au Canada mais pour tous les travailleurs à travers le monde. 

L’AEM tente d’affaiblir et de restreindre le droit de grève fondamental des dockers en prétendant que leur travail constitue un « service essentiel » dont l’interruption, en cas de grève, pourrait compromettre la santé et la sécurité publiques. 

Il s’agit ici d’une nouvelle attaque scandaleuse et sans fondement à l’encontre d’un droit humain fondamental des travailleurs, le droit de grève.

Le Syndicat des débardeurs SCFP, section locale 375, représenté par Maître Marie-Christine Morin, et l’AID 1657, représentée par Maître Ron Pink, ont présenté de puissants arguments contre les allégations de l’AEM et démontré que leur véritable préoccupation n’était autre que l’incidence financière de la grève sur leurs activités. 

Le Comité exécutif de l’ITF s’engage à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour soutenir le SCFP 375, l’AID 1657 et l’ensemble des dockers canadiens en vue de résoudre cette affaire et protéger le droit de grève – qui est un droit humain fondamental – comme l’a déclaré avec clarté et objectivité M. Maina Kiai, ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de réunion pacifique et d’association, le 09 mars 2017 :

« Le droit de grève est également un corollaire intrinsèque du droit fondamental de la liberté syndicale. Il est crucial pour des millions de femmes et d’hommes du monde entier de faire valoir collectivement leurs droits sur le lieu de travail, y compris le droit à des conditions de travail justes et favorables, et de travailler dans la dignité et sans crainte d’intimidation et de persécution. En outre, les actions de protestation en rapport avec la politique sociale et économique du gouvernement et contre les pratiques négatives des entreprises font partie des libertés civiles fondamentales dont le respect est essentiel pour l’exercice effectif des droits syndicaux. Ce droit leur permet de dialoguer avec les entreprises et les gouvernements sur un pied d’égalité, et les États membres ont l’obligation positive de protéger ce droit et l’obligation négative de ne pas en entraver l’exercice.

De plus, la protection du droit de grève ne consiste pas simplement en ce que les États remplissent leurs obligations juridiques. Il s’agit également de créer des sociétés démocratiques, équitables et durables. La concentration du pouvoir dans un secteur – que ce soit entre les mains du gouvernement ou des entreprises – entraîne inévitablement l’érosion de la démocratie et une augmentation des inégalités et de la marginalisation, avec toutes les conséquences qui en découlent. Le droit de grève est un moyen de contrôler cette concentration de pouvoir.

Je déplore les diverses tentatives déployées afin de porter atteinte au droit de grève aux niveaux national et multilatéral. »

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