La pandémie a détruit près de 20 % des emplois du secteur des voyages et du tourisme dans le monde, un triste rappel en cette Journée mondiale du tourisme, mais aussi un appel pressant aux gouvernements pour qu’ils redoublent d’efforts afin de promouvoir une sortie de crise rapide.
Pour un secteur d’activité qui représente près d’un nouvel emploi sur quatre dans le monde, ces chiffres sont particulièrement inquiétants, notamment pour les femmes, qui constituent 54 % des effectifs du secteur et sont largement majoritaires dans les secteurs les plus touchés par la crise. Sans réponse rapide et coordonnée, la situation ne fera qu’empirer.
La pandémie a effacé près de 50 % de la contribution du secteur touristique au PIB mondial en 2020. Avant la crise, le tourisme générait environ 10 % du PIB mondial, et représentait plus de 300 millions d’emplois. Parmi ceux-ci, 60 millions ont disparu en 2020, et des millions d’autres sont en péril alors que les gouvernements commencent à mettre fin à leurs programmes d’aide aux entreprises.
La reprise du tourisme mondial dépendra de la rapidité de la réponse apportée par les pays, notamment le déploiement à grande échelle des vaccins, l’harmonisation des protocoles de voyage et l’application de normes de santé et de sécurité rigoureuses.
L’élimination du virus à l’échelle mondiale sera au cœur de la relance du secteur touristique. Mais le FMI met en garde : l’apparition de nouveaux variants pourrait amputer le PIB mondial de 4,5 mille milliards d’USD d’ici 2025. L’enlisement de la crise économique du fait de l’inadéquation de la réponse à la pandémie ne ferait que dévaster plus encore ce secteur déjà au bord du gouffre.
« L’impact de la pandémie est catastrophique pour les travailleuses et travailleurs du tourisme, mais aussi pour le développement d’économies tout entières partout dans le monde », explique David Massiah, Président de la Section des services touristiques de l’ITF.
« Les gouvernements doivent d’urgence œuvrer ensemble à une sortie de crise. Les mécanismes existent, l’OMC, l’OIT et l’OACI ont toutes présenté des feuilles de route, mais les gouvernements doivent maintenant s’asseoir ensemble et réfléchir à une mise en œuvre concrète », ajoute-t-il.
Il sera essentiel de rétablir la confiance des voyageurs pour relancer le secteur dans le monde post-pandémie. Ceci dépendra grandement de la façon dont les travailleuses et travailleurs du tourisme seront équipés pour faire face aux nouvelles réalités des voyages et du tourisme. Il sera crucial de faire en sorte qu’ils aient accès à des vaccins, soient protégés par des normes de santé et de sécurité vigoureuses et se voient proposer des requalifications compte tenu de la révolution numérique que connaît le secteur, pour que les voyageurs soient accueillis par des personnels, et un environnement, dégageant confiance et sécurité.
« Trop de personnes et trop d’économies dépendent du tourisme pour que nous l’abandonnions. Les gouvernements doivent œuvrer ensemble pour que les personnes puissent à nouveau voyager. Et ils doivent collaborer avec les employeurs et les syndicats pour rétablir la confiance dans le secteur du tourisme au sortir de la pandémie », conclut David Massiah.