L’ITF et son affilié State Railway Workers’ Union of Thailand (SRUT), soutenus par la Thai State Enterprises Workers’ Relations Confederation (SERC) et la Confédération syndicale internationale (CSI), ont porté plainte contre le gouvernement thaïlandais auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Cette plainte soumise au Comité de la liberté syndicale de l’OIT affirme que le royaume de Thaïlande enfreint les normes internationales sur les droits syndicaux énoncées dans les conventions 87 et 98 de l’OIT, et est étayée par le fait que le gouvernement a permis à la société ferroviaire nationale State Railways of Thailand (SRT) de victimiser des syndicalistes ayant dénoncé les graves lacunes de sécurité du réseau ferroviaire du pays.
Cette affaire porte sur le licenciement par la SRT de 13 responsables syndicaux ayant participé à une initiative pour la santé et la sécurité au travail en octobre 2009 afin de dénoncer de graves lacunes en matière de sécurité ferroviaire. Deux déraillements et un accident mortel s’étaient succédé en l’espace de quatre jours ce mois-là, avec pour bilan sept morts et de nombreux blessés. Le conducteur n’avait eu qu’un seul jour de repos au cours des 30 derniers jours. Le système de freinage de sécurité ne fonctionnait pas et, selon le syndicat, seules 20% des locomotives sont équipées de ce mécanisme de sécurité indispensable. L’initiative avait associé 1200 membres du SRUT qui ont refusé de conduire des trains présentant un mécanisme de freinage de sécurité défectueux ou non équipés de celui-ci.
Le SRT a également intenté des poursuites contre le syndicat pour tenter d’obtenir des dommages et intérêts. Malgré les manifestations internationales et contre tout bon sens juridique, les tribunaux thaïlandais ont donné raison à la société ferroviaire et les licenciements ont été maintenus.
Le Secrétaire de la Section des transports internes de l’ITF, Mac Urata, a déclaré : « Il s’agit d’une injustice flagrante – des syndicalistes ont été licenciés et leur syndicat se voit réclamer des millions de dollars de dommages et intérêts, tout cela pour avoir dénoncé de graves lacunes en matière de sécurité. Le SRT agit à sa guise car il est très proche de ce gouvernement qui continue d’adopter des réglementations défavorables aux droits des travailleurs des entreprises publiques. Nous demandons à l’OIT de rendre un jugement concernant ces terribles injustices. »
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